L'agonie

L'hôpital. Des murs blancs. Des infirmières.
Et ton coeur qui agonise.
Un long couloir,
Des âmes qui vivent,
Des gens qui sourient
Et toi si triste.
Tu parles, allongé, tu manges,
Tu écoutes, tu oublies...
Tu veux oublier
Que l'on t'a abandonné
Et que tu meurs.
Que tu meurs doucement
Que tu meurs lentement
D'attendre
D'attendre que tout s'arrange.
Te voilà enfermé.
Une camisole de force.
Tu ne veux plus parler.
Et le malaise s'installe.
Le malaise de te voir là,
Le malaise d'être coupable,
Le malaise de n'avoir pas pu.
Pas pu t'aider,
Pas pu t'aimer
Pas avoir eu le courage.
Lâches, nous sommes lâches
Et toi tu meurs.
Tu nous regarde. On te regarde.
Et nos yeux sont plus fidèles que notre bouche.
Tes yeux. Si noirs, si tristes.
Ils implorent. Qu'on te comprenne enfin,
Qu'on te sorte de là,
Qu'on t'aide à revenir.
Mais non, aujourd'hui non plus, demain peut être.
On s'en va. La grande porte blanche
De ta chambre,
L'asile, l'asile.
A mon frère